Depuis une décennie, Bumble s’est imposée comme l’application de rencontres qui donne le pouvoir aux femmes.
Une main tenant un iPhone affiche l’application, révélant deux profils sous la rubrique « Rendez-vous ». Traditionnellement, les hommes devaient attendre que les femmes fassent le premier pas. Mais face à un mécontentement croissant envers les rencontres en ligne, Bumble opère un tournant majeur.
L’éclat des applications de rencontres s’estompe. De plus en plus d’Américains partagent leurs mauvaises expériences : robots envahissants, coûts d’abonnement prohibitifs et un ratio effort/récompense décevant. La génération Z, en quête d’authenticité, déserte ces plateformes pour privilégier les rencontres réelles. Plus tôt cette année, le magazine Bustle a qualifié cette période d’« ère de l’échec » pour les applications de rencontres.
Mais toutes ne capitulent pas face à ce désenchantement. Mardi dernier, après des mois de turbulences internes et de déconvenues boursières, Bumble a dévoilé une refonte audacieuse de son application. Le changement le plus notable : la fin de l’obligation pour les femmes de faire le premier pas.
La nouvelle fonctionnalité, baptisée « Opening Moves », permet désormais aux femmes d’ajouter à leur profil une question, comme « Quelles sont vos vacances de rêve ? ». Les hommes correspondants peuvent y répondre directement, initiant ainsi la conversation. Dans les rencontres non binaires et entre personnes du même sexe, cette option est accessible à tous. Ce revirement est significatif. Auparavant, si une femme n’entamait pas la discussion dans les 24 heures suivant une correspondance, celle-ci expirait.
Whitney Wolfe Herd a fondé Bumble en 2014, inspirée par ses propres expériences. Elle souhaitait redonner aux femmes le contrôle dans un univers souvent dominé par les hommes. « J’ai vécu une série de mauvaises relations où je me sentais contrôlée », confie-t-elle. « On me disait : ‘Ne porte pas ça’, ‘Tu ne peux pas sortir avec cette personne’, ‘Sois à la maison à telle heure’. »