Chronique d’Un Séducteur, Episode V : Le Début d’une Nouvelle Vie ?

Voici le chapitre V mes amis !

J’ai essayé de faire plus long au vu des commentaires, mais je ne prévois jamais la taille des mes chapitres, certains peuvent être longs, d’autre pas. Tout dépend du filon que j’ai décidé d’exploiter et je vous préviens tout de suite que je n’aime pas rajouter de la matière pour faire plus long… mais j’ai quand même décidé de faire un effort. 😉

Maintenant place à la fic !

Eric va-t-il réussir à relever le défi ?

Il ne vous reste plus qu’à lire la suite pour le savoir…

A NE PAS RATER :

• Introduction de la Chronique du Séducteur
• Episode I
• Episode II
• Episode III
• Episode IV

Épisode V

_ Est-ce que tu baises ?

Je m’éclaircirais une nouvelle fois la voix.

_ Est-ce que tu baises ? répétai-je devant le miroir de la salle de bain.

Je m’entrainais sur ma diction, en effet, je voulais réussir le défi que m’avait imposé la croqueuse. Je m’étais certes ridiculisé mais j’étais bien disposé à me rattraper et à décrocher un rendez-vous avec elle.

_ Est-ce que tu baises ? dis-je avec plus de ferveur.

J’avais lu une technique pour augmenter ma confiance en moi dans un magazine de psychologie, elle consistait à crier avec conviction une chose qu’on devait faire ou dire et pour laquelle notre courage et notre confiance nous faisait défaut.

_ EST-CE QUE TU BAISES ?

_ Eric tu n’as pas fini avec ces obscénités ? tonna une voix féminine en colère.

Je failli mourir de surprise… et de honte.

_ Pardon maman…

Ma mère partit en ronchonnant comme quoi les jeunes de mon âge était vraiment malpoli et obscène.

Malgré cette déconvenue avec ma mère, j’étais bien décidé à tenter ma chance pour pouvoir sortir avec la croqueuse…

En chemin pour aller au lycée, une idée me vint soudain à l’esprit.

Comment relever mon défi sans que sa copine soit entourée par ses amies ? Je me rendis compte que j’avais laissé passer une occasion en or la dernière fois à la bibliothèque : elle avait été seule.

Je maudis ma stupidité et ma timidité, la croqueuse m’avait fait fleur en me proposant ce défi dans ce lieu et moi je n’avais pas su profiter de ce petit coup de pouce !

D’un geste de la main, je chassais ces pensées défaitistes qui venaient à moi, si je voulais changer il fallait que j’arrête d’être pessimiste…

En arrivant en classe, Kevin me posa une drôle de question :

_ Alors, comment ça va avec l’autre ?

_ Heu… pas mal j’avance, me contentai-je de répondre avec une certaine hésitation.

Mon meilleur ami hocha simplement la tête et n’aborda plus le sujet. Je n’avais pas pu m’empêcher de déceler un certain mépris dans sa voix, apparemment il n’aimait pas trop la croqueuse et je ne savais pas du tout pourquoi.

Encore une fois, je passais la plupart du temps à chercher une solution et en arrivant à la cantine je n’en avais trouvé aucune.

J’avais beau retourné le problème dans tous les sens, je ne trouvais pas de parade au fait que je doive relever mon défi devant ses copines.

J’avais bien pensé à la suivre, mais cela faisait un peu pervers…

Je me rendis à l’évidence : j’étais coincé, jamais je ne pourrais accomplir mon défi. Je pouvais dire adieu à mon premier rendez-vous…

Je rentrais chez moi, la tête basse et l’air abattu.

Mon défaitisme m’a finalement rattrapé…

Pour penser à autre chose, je regardais un de mes films préférés : Le Seigneur Des Anneaux.

J’avais choisi le troisième opus, le meilleur pour moi. Peu à peu, mon amertume parti grâce à ce chef d’œuvre.

Arrivant au passage où Frodon et Sam traversaient le Mordor déguisés en orcs, je fis un bond. J’avais trouvé un moyen de relever mon défi… et sans pour autant me compromettre.

Je pris la pochette du DVD et l’embrassais plusieurs fois. Je la posais délicatement et sautais de joie dans ma chambre en criant.

Soudain, quelqu’un tambourina violement à la porte, ce qui faillit me provoquer une attaque.

_ Tu n’as pas fini de faire le pitre Eric ? Tu veux que tout le quartier te prenne pour un psychopathe ? me réprimanda ma mère.

_ Désolé maman…

_ Je ne sais pas ce qu’il t’arrive en ce moment mais tu es bizarre… continua-t-elle. Tu voudrais qu’on parle peut-être ?

_ Non maman.

Elle insista pas et quitta le devant de ma porte. Ma mère était quelqu’un de gentil mais d’assez étouffant parfois. Tout le contraire de mon père qui était quelqu’un de très calme, pour ne pas dire mou. Je pouvais inviter un groupe de musique dans ma chambre et mettre le son à fond qu’il ne dirait rien. Inutile de préciser qui portait la culotte dans leur couple…

Le lendemain, je me rendis en cours avec un sac plus rempli que d’habitude.

_ Dis-moi, tu vas dealer des programmes informatiques Eric ? demanda Kevin en rigolant.

_ Non, j’ai un truc à faire après les cours.

Il rit de plus belle.

_ Justement ! (Il me saisit par l’épaule.) Fais attention de ne pas te faire attraper par les agents !

Je me dégageai.

_ Arrête tes conneries ! rétorquai-je un peu irrité par ses moqueries.

Heureusement qu’il ne connaissait pas mon plan, sinon il se serait foutu de moi jusqu’à la fin de ma vie.

Heureusement qu’il ne sait pas pour le défi tout court !

Je frissonnai en pensant à sa réaction…

A la cantine, je déjeunais tout seul, Kevin avait du me laisser en me disant qu’il avait lui aussi quelque chose d’important à faire. Au bout d’une quinzaine de minutes, j’avais pratiquement terminé mon repas quand je vis la croqueuse de loin.

Oh non…

Une nouvelle fois, j’essayais de l’éviter en baissant ma tête le plus possible. Elle ne pourrait pas me voir cette fois-ci, il y avait tellement de monde que…

_ Bien le bonjour Eric, me fit-elle.

Je maudis ma malchance… j’avais peur de sa réaction. Allait-elle se moquer de moi ?

_ Heu… bonjour.

Elle s’assit sans me demander la permission.

_ Alors, comment avance notre petit marché ? demanda-t-elle avec un sourire nonchalant.

Je transpirai à grosse goutte et la peur saisissait mes tripes, mais je pris sur moi et répondis :

_ J’y travaille…

Du coin de l’œil, j’aperçus Kevin avec son plateau qui cherchait une place, il ne m’avait manifestement pas vu. Tant mieux…

_ Bien, ne me déçois pas surtout ! dit la croqueuse avec entrain.

Je revins dans la conversation et déclara machinalement :

_ Ne t’inquiète pas.

Elle sourit et me laissa.

Je soupirai de soulagement, ma petite discussion avec elle n’avait pas été si terrible que cela finalement… excepté qu’elle me mettait encore plus la pression !

Pendant toute l’après-midi, j’avais appréhendé le moment où j’allais réaliser le défi. Je n’avais pas écouté la moindre bride de cours, ce qui était très étonnant me connaissant, j’avais été comme dans un monde parallèle.

Quand l’heure de la récrée arriva, je pris mon sac et me dirigea rapidement dans les toilettes.

Je m’enfermais dans une cabine en ignorant les regards perplexes des autres personnes présentes. Je sortis de mon sac une paire de lunettes de soleil, une écharpe, une casquette et un sweat à capuche.

Rapidement, j’enfilais les vêtements.

Oui… j’avais décidé de changer un peu de ‘’look’’ pour éviter de me faire reconnaitre, un petit bouclier en somme contre ma timidité. La croqueuse n’avait jamais précisé que je ne devais pas m’habiller normalement pour relever mon défi.

J’allais exploiter cette faille pour réussir !

Habillé ainsi, il était pratiquement impossible de me reconnaitre, surtout pour une fille qui m’avait aperçue une ou deux fois. Ma casquette cachait mes cheveux, mes lunettes mes yeux, et l’écharpe ma bouche.

Je parcourrai rapidement le lycée à la recherche de la copine de la croqueuse, mais je ne la trouvais pas. Au bout de dix minutes, je l’aperçus avec ses amies. La croqueuse n’était pas parmi elle.

Parfait…

Lentement, je me dirigeais vers elle. Cette dernière continuait de parler et haussa les sourcils en me voyant. Au moment où j’arrivais à son niveau, je faillis lui parler mais… je n’y parvins pas.

Je les dépassais comme si de rien n’était et j’entendis leur rire dans mon dos. Elles devaient surement se demander qui était ce fou qui s’habillait aussi bizarrement.

Malgré mon déguisement, je n’avais pas pu affronter toutes ces filles.

Je revins dans les toilettes et enlevais le surplus d’affaire que j’avais sur moi. J’avais fini les cours et je me dirigeais vers la sortie. En franchissant la porte, je décidais de me reprendre une dernière fois !

Une dernière fois j’allais essayer et si j’échouais… et bien je pourrais tirer une croix sur mon rendez-vous avec la croqueuse. Je me postais en face de la sortie du lycée et remis mon déguisement. J’allais attendre sa copine et la suivre jusqu’à qu’elle soit seule.

Je savais que cela faisait un peu pervers mais je n’avais pas le choix, la fin justifiait les moyens comme on disait…

Il y avait juste un petit détail auquel je n’avais pas pensé : l’heure à laquelle elle finissait.

J’attendis pendant deux heures, en écoutant de la musique et en tournant en round. Plusieurs fois j’avais eu envie de partir, mais j’avais réussi à tenir.

Quand je l’aperçus après une très longue attente, je me mis en position et suivait elle et son amie depuis le trottoir opposé pour éviter d’être repéré.

Pendant une vingtaine de minutes, je les suivis. Pour le moment, j’avais réussi à me faire discret en restant toujours un cran derrière elle, et toujours sur le trottoir opposé.

Tout à coup, elles s’arrêtèrent pour se faire la bise.

Enfin…

La copine continua son chemin toute seule. Rapidement, je traversai et marchai derrière elle.

Je remarquais qu’elle accélérait progressivement. Je commençais à angoisser… et si elle m’avait repéré. Je fis taire mes peurs et continuais de marcher derrière elle.

A un moment, elle s’arrêta avant de traverser, il n’y avait personne. C’était le moment !

Je soufflai un bon coup et me lançai.

Je touchai doucement son épaule pour qu’elle se retourne, ce qu’elle fit. Elle eut une expression de surprise en me voyant.

_ Oui ? me demanda-t-elle.

Je pris une voix exagérément grave et me jetai à l’eau :

_ Est-ce que tu baises ?

La copine de la croqueuse n’en croyait pas ses oreilles.

_ Quoi ? fit-elle avec agressivité.

Je déglutis.

_ Est-ce que tu baises ? répétai-je d’un ton beaucoup assuré.

Je me reçus une claque magistrale dans la figure, d’une telle force que mes lunettes de soleil volèrent. Elle continua de me frapper en me traitant de pervers. Je m’enfuis en recevant une avalanche de coups, heureusement pour moi, j’avais toujours été rapide quand il s’agissait de fuir.

Je couru comme je n’avais jamais couru, comme si la mort elle-même me poursuivait.

Au bout de cinq minutes au moins, je me rendis compte que la copine de la croqueuse ne m’avait pas suivi et je repris mon souffle.

J’essuyai mon front rempli de sueur en soupirant. Il fallait peut-être que je me mettre à faire un peu de sport…

Mais… j’avais réussi mon défi !

J’étais empli d’une joie indicible, contre toute attente j’avais réussi ! Même si j’avais récolté une énorme trace rouge sur la figure et que j’avais perdu les lunettes de soleil de mon père, cela en valait la peine.

Car maintenant, j’aurais mon premier rendez vous avec la croqueuse…

A SUIVRE…

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